Femmes En Tête 2022 – Valérie Caps

Le portail des sociétés savantes académiques en France

Femmes En Tête 2022 – Valérie Caps

valérie caps femmes en tete 2022

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous présentons toute la semaine du 8 mars 2022 une série de portraits de femmes remarquables mises en avant par les sociétés savantes membres et associées du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France.

Valérie Caps est chargée de recherche dans l’Institut de Chimie et Procédés pour l’Energie, l’Environnement et la Santé (ICPEES) – (UMR7515).


Qu’est-ce qui a motivé votre choix de domaine d’études et de recherche ? Aviez-vous un modèle inspirant (parent, enseignant.e, personnage de la littérature, du cinéma…) ?

Devenir chercheuse au CNRS était comme une évidence, motivée par un insatiable besoin de comprendre et d’expliquer les choses qui nous entourent. C’est à mes parents que je dois cette curiosité scientifique et intellectuelle. Le choix du domaine d’études s’est imposée petit à petit. Après des études de mathématique, physique, chimie et biologie, c’est finalement avec la chimie que je me suis sentie le plus en phase, peut-être par la magie qu’elle m’évoquait. 

Sur quel sujet travaillez-vous ? En quoi est-il important pour la science ? pour la société ?

Je travaille sur la catalyse, et depuis peu, sur la catalyse plasmonique. Cela consiste à étudier la capacité des nanoparticules métalliques en interaction avec la lumière à effectuer des réactions chimiques. En particulier, je cherche à transformer des molécules nocives, telle le dioxyde de carbone (CO2) dont l’accumulation dans l’atmosphère contribue au dérèglement climatique, en molécules utiles, comme le méthane, source d’énergie. 

Quelle est votre plus grande réussite dans votre domaine ?

J’ai reçu la médaille de Bronze du CNRS pour mes travaux initiaux sur la catalyse par les nanoparticules d’or. Ma découverte la plus aboutie à ce jour est probablement la mise en évidence des mécanismes d’activation de la molécule d’oxygène sur les nanoparticules d’or en milieu réducteur.

Quels sont vos projets professionnels pour les prochains mois, les prochaines années ?

J’espère pouvoir comprendre le mécanisme de la transformation plasmonique du CO2, et à partir de là, imaginer et préparer des nanocomposites suffisamment efficaces pour contribuer au recyclage du CO2 en méthane et proposer un modèle énergétique plus durable.

Avez-vous rencontré dans votre activité des difficultés (personnelles/sociales/structurelles) dues au fait d’être une femme ? ou au contraire, cela vous a-t-il parfois aidée ?

Habituée à des pratiques respectueuses pendant ma thèse et mes post-doctorats en Angleterre et en Allemagne, c’est en entrant au CNRS que j’ai été confrontée pour la première fois de manière brutale à des discriminations de genre. Après des années d’incompréhension, c’est lors d’un détachement dans un microcosme universitaire international d’Arabie Saoudite, que j’ai compris les enjeux de l’égalité professionnelle. De retour au CNRS, convaincue de l’impact positif de la diversité des profils, parcours et expériences sur la richesse de la recherche produite, je me suis investie dans le réseau des référentes et référents égalité mis en place par la mission pour la place des femmes pour promouvoir l’égalité sur le terrain, dans les unités du CNRS. 

Quelle est la situation au plan de l’égalité Femmes-Hommes dans votre domaine ? Quelles sont vos suggestions pour que la situation puisse s’améliorer plus rapidement ?

A l’Institut National de Chimie (INC) du CNRS, environ 37% des chargés et 30% des directeurs de recherche sont des femmes. Les mécanismes de la sous-représentation des femmes sont connus. Je pense qu’il est de la responsabilité de l’institution d’implémenter des actions spécifiques concrètes pour surmonter chacune des barrières structurelles identifiées dans l’organisation et la vie des laboratoires, l’évaluation de la recherche, la gestion de l’équilibre vie professionnelle/vie privée et pour lutter contre les agissements sexistes et les discriminations. Je pense qu’il est de notre devoir à tous et toutes, chercheurs et chercheuses, de prendre conscience de l’intérêt de l’égalité, de mettre en lumière et de valoriser les travaux des femmes scientifiques, afin notamment de dégenrer l’image de la recherche, d’insuffler de nouvelles vocations et de disposer de nouvelles approches et sources de créativité.

Quel message pouvez-vous donner aux jeunes filles pour les encourager à s’engager dans un parcours comme le vôtre ? 

Chercheuse au CNRS est un métier de rêve qui permet d’exprimer sa créativité, d’étudier des phénomènes fondamentaux, de contribuer à faire avancer les connaissances et le monde. Le recherche n’a pas de frontière. Elle n’a pas de genre. Elle n’est pas réservée aux hommes. Elle bénéficie de la diversité des profils, parcours et expériences des scientifiques qui la conduisent. Elle a besoin des femmes, de leur vision, de leur sensibilité. Surmonter les défis majeurs de notre époque ne pourra pas se faire si les femmes ne sont pas largement intégrées dans la recherche de solution et la prise de décision. Le CNRS a besoin de vous.


Découvrez la suite des portraits toute la semaine sur nos réseaux sociaux… et pour ne rien louper de l’actualité du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France, abonnez-vous !
Facebook
Twitter
Instagram
Linkedin
Youtube

 

LinkedIn
LinkedIn
Share