Femmes En Tête 2022 – Laura Eme

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Femmes En Tête 2022 – Laura Eme

Laura Eme Femmes en tete

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous présentons toute la semaine du 8 mars 2022 une série de portraits de femmes remarquables mises en avant par les sociétés savantes membres et associées du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France.

Laura Eme, est Chargée de Recherche au Laboratoire d’Ecologie, Systématique et Evolution de l’Université Paris-Saclay.


Qu’est-ce qui a motivé votre choix de domaine d’études et de recherche ? Aviez-vous un modèle inspirant (parent, enseignant.e, personnage de la littérature, du cinéma…) ?

Ma mère était pharmacien-biologiste, et peut-être pour cette raison j’ai toujours été attirée par la biologie. J’ai d’abord voulu m’orienter vers la médecine avant de réaliser que j’étais plus intéressée par la recherche fondamentale. Lors de mon cursus à l’Université Aix-Marseille, j’ai eu la chance d’avoir des cours de biologie évolutive par Céline Brochier-Armanet, qui m’a transmis sa passion pour cette discipline, au point de poursuivre ma thèse de doctorat sous sa direction. C’est aujourd’hui toujours mon intérêt primordial et mon domaine de recherche.

Sur quel sujet travaillez-vous ? En quoi est-il important pour la science ? pour la société ?

Je travaille dans l’équipe Diversité, Écologie et Évolution microbiennes, et je m’intéresse à des questions d’évolution allant des premières cellules à nos jours. Particulièrement, je travaille à mieux comprendre les grandes transitions évolutives de la vie sur Terre.  Un de mes principaux sujets d’étude est l’origine et l’évolution des formes de vie complexes à partir de cellules simples.  C’est-à-dire que je cherche à comprendre comment les cellules « eukaryotes » (qui composent les animaux, les plantes, les champignons, et de nombreux microorganismes), dont l’organisation intracellulaire est très complexe, ont pu émerger à partir de cellules procaryotes (bactéries et archées) plus petites et d’organisation beaucoup plus simple.

Quelle est votre plus grande réussite dans votre domaine ?

Je suis probablement un peu jeune pour faire un bilan de carrière mais je dirais que professionnellement, mon plus grand challenge et satisfaction de ces 3 dernières années aura été de rejoindre une équipe avec des collaborateurs d’exception et de poursuivre de nouvelles questions en biologie évolutive grâce à l’obtention d’un financement ERC Starting Grant.

Quels sont vos projets professionnels pour les prochains mois, les prochaines années ?

Ayant rejoint le CNRS il y a seulement 2 ans, mon but est d’être à la hauteur de l’enjeu, de poursuivre et solidifier les nouveaux projets de recherche que j’ai lancé. Par ailleurs, j’aime beaucoup collaborer sur des projets un peu plus éloignés de mes sujets de prédilection et j’espère bientôt pouvoir aller à la rencontre de mes collègues internationaux pour rattraper les occasions perdues pendant les années COVID.

Avez-vous rencontré dans votre activité des difficultés (personnelles/sociales/structurelles) dues au fait d’être une femme ? ou au contraire, cela vous a-t-il parfois aidée ?

Mon expérience ne vaut pas de vraies statistiques. Bien sûr que dans ma vie personnelle et sociale j’ai été confrontée à la misogynie, et à des commentaires et attitudes sexistes. Les scientifiques étant des êtres humains évoluant dans la société, j’ai aussi pu avoir à faire à des comportements déplacés et je ne trouverai jamais d’excuses à cela. 

Mais j’ai la chance de ne pas en avoir souffert professionnellement. Tout au long de ma carrière, et jusqu’à aujourd’hui, j’ai eu un grand nombre de soutiens forts — des mentors, des collègues, des amis — aussi bien hommes que femmes, qui m’ont respectée et encouragée. Je n’ai jamais douté de ma passion pour ce métier mais ces soutiens donnent une force inégalée. 

Quelle est la situation au plan de l’égalité Femmes-Hommes dans votre domaine ? Quelles sont vos suggestions pour que la situation puisse s’améliorer plus rapidement ?

Je suis peut-être une exception, mais je n’ai pas souffert d’être une femme dans mon domaine. Je pense que la biologie est un domaine qui fait possiblement mieux que d’autres en termes d’égalité F-H car c’est un domaine dans lequel la parité est quasiment parfaite dans les postes à responsabilité. 

Néanmoins les situations de lutte de pouvoir et de harcèlement existent, et il faudrait des procédures plus claires et simples pour que les victimes puissent en parler, et de vraies mesures de protection pour elles. Mais c’est un problème à l’échelle de la société.

Quel message pouvez-vous donner aux jeunes filles pour les encourager à s’engager dans un parcours comme le vôtre ? 

Poursuivez votre passion et entourez-vous de gens qui croient en vous. Cela change tout dans les moments d’adversité comme de succès.


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