Rencontre entre une délégation des Sociétés Savantes et la CPU
Le 26 février 2020. La discussion a duré environ 45 min.
Présents pour la CPU : Gilles Roussel, président de la CPU, Christine Gangloff-Ziegler, vice-présidente de la CPU et Guillaume Bordry, Délégué général.
Représentants des Sociétés savantes composant la délégation : Sébastien Barot, Vice-président de la SFEE, Patrick Lemaire, Président de la SFBD, Sylvie Pittia, Présidente de la SoPHAU, Stéphane Seuret, Président de la SMF
Annonce préliminaire de la CPU
La CPU a dans le passé surtout travaillé sur l’enseignement. Elle prend maintenant la recherche plus en compte. De ce fait, la CPU se félicite de pouvoir discuter avec le collectif des Sociétés Savantes.
La CPU attend principalement de la LPPR une augmentation des budgets, avec une une attention particulière portée sur les crédits récurrents. L’objectif est de retrouver une marge financière nécessaire.
Aspects budgétaires
La CPU est assez confiante que le budget de la recherche augmentera, l’accent étant mis sur le budget de l’ANR avec des préciputs élevés pour tous les projets, permettant de refinancer les tutelles. Cela peut financer indirectement l’enseignement, les budgets universitaires étant globalisés.
Le principal obstacle à une trajectoire budgétaire financière favorable n’est pas le MESRI mais le Ministère de l’Economie et des Finances, qui est lui-même très sollicité par la réforme des retraites, ce qui freine les possibilités d’un refinancement de la recherche. Bercy rechignerait à financer la LPPR au-delà de la revalorisation salariale rendue nécessaire par la réforme des retraites.
La possibilité de voir des crédits arriver par un PIA est aussi évoquée.
Des crédits supplémentaires (500 millions) seraient affectés aux Universités par contractualisation avec le MESRI en fonction de leurs projets.
Le besoin d’améliorer le fonctionnement de l’ANR est souligné, même si cela ne se fera sans doute pas dans le cadre de la LPPR.
L’enveloppe financière totale du CIR ne sera pas modifiée, mais il serait encore possible de modifier certaines modalités du dispositif pour qu’il favorise plus les liens entre recherche et monde privé (PME notamment).
Emploi
· La CPU est plutôt sceptique concernant les « tenure tracks », sauf si ce sont vraiment des postes en plus au bout de 6 ans et que l’emploi titulaire est maintenu ou augmenté.
· Les nouveaux apports financiers devraient en théorie permettre de maintenir l’emploi permanent dans les universités au niveau actuel.
· Le sujet de l’emploi des docteurs en dehors du monde académique est abordé mais aucune solution n’est proposée. L’idée d’une tribune entre la CPU et le collectif des Sociétés Savantes est évoquée.
· Le sujet des CDI de chantier est juste mentionné (Note : un premier décret est sorti, qui ne fait pas mention de CDI…: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2020/2/27/CPAF1934185D/jo/texte )
· Le sujet de la revalorisation des salaires dans l’ESR est mentionné. LA CPU se montre relativement confiante sur une revalorisation conséquente (mais aucun chiffre n’est avancé).
Autres thèmes évoqués plus rapidement
· Les modèles de répartition nationale des crédits entre établissements ESR ne marchent pas, l’historique étant le critère principal. Un gros chantier à reprendre.
· La cartographie des postes et le risque de voir les disciplines « rares » s’affaiblir encore. Quels éléments de diagnostic et quels moyens de régulation ?
· La crédibilité des menaces qui pèsent sur des fermetures de filière ou des rétentions de diplôme. La CPU doute que les universitaires aient de réels moyens de pression médiatique.
· La formation des enseignants de premier et second degré, avec les réformes en cours, pourrait faire l’objet d’une prochaine réunion CPU-Sociétés savantes.