Femmes En Tête 2023 – Céline Merlet

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Femmes En Tête 2023 – Céline Merlet

Céline Merlet Femmes en tête

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous présentons toute la semaine du 8 mars 2023 une série de portraits de femmes remarquables mises en avant par les sociétés savantes membres et associées du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France.

Céline Merlet est Chargée de recherche en chimie des matériaux au CIRIMAT – Université Paul Sabatier.


Qu’est-ce qui a motivé votre choix de domaine d’études et de recherche ? Aviez-vous un modèle inspirant (parent, enseignant.e, personnage de la littérature, du cinéma…) ?

J’ai toujours été attirée par les sciences mais j’ai longtemps cru que je voulais devenir vétérinaire. En prépa, je me suis rendue compte que j’aimais de plus en plus la chimie, sans doute un peu influencée par une excellente enseignante, et que je m’amusais énormément à écrire de petits programmes informatiques. La découverte de la modélisation moléculaire, à la croisée de ces deux domaines, a été une révélation, j’ai alors compris ce que je voulais faire. 

Sur quel sujet travaillez-vous ? En quoi est-il important pour la science ? pour la société ?

Une partie importante de mes travaux de recherche concerne la modélisation des systèmes de stockage de l’énergie tels que les batteries et les supercondensateurs. Avec les expériences numériques, nous essayons de comprendre les phénomènes se produisant au cœur de la matière pour optimiser les performances de ces systèmes. C’est un sujet d’importance pour la société avec de grandes implications pour l’utilisation des énergies renouvelables et pour la mobilité des personnes.

Quelle est votre plus grande réussite dans votre domaine ?

L’une de mes plus grandes réussites est d’avoir réussi à modéliser l’adsorption d’ions dans des pores de toute petite taille (environ 1 nanomètre, c’est-à-dire un milliardième de mètre). Numériquement, il a été possible de visualiser les ions entrant et sortant d’électrodes en carbone poreux (matériau similaire aux charbons actifs utilisés dans les filtres), ce qui a permis d’expliquer des expériences non comprises jusqu’à alors.

Quels sont vos projets professionnels pour les prochains mois, les prochaines années ?

Je suis à un moment de ma carrière où mes activités se diversifient. Depuis peu, je m’intéresse au dépôt de revêtements protecteurs sur des pièces d’avion, un domaine très nouveau pour moi. Parmi les projets qui débutent, je suis également très motivée par la possible application des supercondensateurs à la capture du CO2, un sujet récent et en lien avec un enjeu sociétal majeur.

Avez-vous rencontré dans votre activité des difficultés (personnelles/sociales/structurelles) dues au fait d’être une femme ? ou au contraire, cela vous a-t-il parfois aidée ?

Je n’ai pas l’impression d’avoir été confrontée personnellement à des discriminations. J’ai aussi toujours été largement soutenue par mes parents, mes proches et mes encadrants et encadrantes. Un seul évènement m’a marquée au lycée quand je décidais de mon orientation. Alors que j’avais d’excellentes notes, un enseignant m’a demandé si j’étais sûre de ne pas être au maximum de mes capacités. Si j’avais eu moins confiance en moi, cela aurait pû me faire abandonner l’idée de poursuivre des études scientifiques. Je ne sais pas si c’était lié au fait que j’étais une fille mais je ne regrette pas d’avoir persisté.

Quelle est la situation au plan de l’égalité Femmes-Hommes dans votre domaine ? Quelles sont vos suggestions pour que la situation puisse s’améliorer plus rapidement ?

La chimie est une discipline moins éloignée de la parité (~ 40 % de femmes) que d’autres mais qui n’en reste pas moins affectée par  des problèmes d’inégalités. De nombreux préjugés, par exemple sur les aspirations des femmes en terme de carrière, persistent. Je pense aussi que les critères de recrutement et d’évaluation restent détrimentaux pour les femmes (des critères d’ailleurs difficiles à suivre pour tous). Modifier la manière d’évaluer est un des leviers d’action possibles. Il me semble toutefois bien plus important d’agir dès le plus jeune âge, en combattant les stéréotypes chez les enfants.

Quel message pouvez-vous donner aux jeunes filles pour les encourager à s’engager dans un parcours comme le vôtre ? 

Ce que je voudrais dire aux jeunes filles c’est de faire ce qu’elles ont envie de faire sans se soucier de ce que les autres décident pour eux-mêmes et sans se mettre des barrières. Les disparités dans les choix d’orientation ne sont en aucun cas basées sur des différences de compétences entre les filles et les garçons. L’important est vraiment d’aimer ce que l’on fait et de s’entourer de personnes qui nous soutiennent.


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