Budget 2026 de la recherche publique : publication d’une tribune dans Le Monde demandant a minima le respect de la trajectoire budgétaire de la LPR

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Budget 2026 de la recherche publique : publication d’une tribune dans Le Monde demandant a minima le respect de la trajectoire budgétaire de la LPR

Quatre responsables du Collège ont publient une tribune dans Le Monde daté du 21 novembre 2025, intitulée: Budget 2026 : « C’est parce que le contexte budgétaire est difficile qu’il faut miser sur la recherche ».

Dans ce texte, les auteurs interpellent les parlementaires : face aux transitions écologiques, sanitaires, alimentaires ou sociales qui s’imposent, il serait irresponsable de réduire la part de financement de la recherche publique dans le PIB en ne respectant pas la trajectoire budgétaire de la Loi de programmation de la recherche de 2020. L’insuffisance du soutien au secteur conduit à une perte du sens des métiers de la recherche, comme le révèle l’enquête 2025 du Collège sur le financement de la recherche publique.

Ce n’est pas quand le budget est contraint qu’il faut affaiblir la science : c’est précisément le moment d’y investir. La recherche ne coûte pas cher, elle nous évite de payer beaucoup plus demain. Les auteurs prennent deux exemples: L’ulcère digestif et la science des microbiotes.

Dans le cas de l’ulcère digestif, une découverte issue de travaux de recherche publique a permis en moins d’une décennie de soigner des millions de personnes tout en épargnant des milliards d’euros à la Sécurité sociale. De même, la science des microbiotes impose de revoir nos modèles. Soigner ne suffit plus : il faut aussi prévenir. Les politiques de santé publique – et leur coût humain et financier – se jouent aussi dans les champs, les sols, nos assiettes et nos modes de production. Restaurer les équilibres microbiens, c’est bâtir une agriculture moins dépendante d’engrais, de pesticides et d’antibiotiques, et donc moins exposée à l’importation de produits toxiques et coûteux. C’est la promesse d’un modèle agricole plus souverain, plus durable et garant de la santé et d’un meilleur pouvoir d’achat des agriculteurs. Une recherche publique forte, interdisciplinaire, capable de relier les pratiques agricoles, les caractéristiques des sols et les circuits de distribution, permet d’éclairer les politiques publiques en toute indépendance des intérêts commerciaux.

Renoncer à respecter la trajectoire budgétaire – déjà peu ambitieuse – de la LPR, c’est compromettre notre capacité à anticiper les crises. Respecter les engagements financiers de l’État envers la recherche publique n’est pas une option : c’est un acte de souveraineté, de protection de la population et de refus de la dépendance. Miser sur la recherche dans l’ensemble des sciences aujourd’hui, c’est ne pas payer l’addition demain.

 

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